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SOCIETE HISTORIQUE DU VIe ARRONDISSEMENT

AccueilGazetteLa Gazette - N° 16 - 2018- 1er trim

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La Gazette - N° 14 - 2017- 2e trim

La Gazette - N° 14 - 2017- 2e trim

Le billet du trimestre

Au fil des rues ...

Le charme incomparable de Paris tient à une alchimie complexe entre sa géographie, son histoire, son architecture ou plus exactement l'enchevêtrement de ses styles successifs, son urbanisme variant au gré des époques et, parce que l'homme est au cœur de toutes choses, le mode de vie de ses habitants.
Il s'incarne aussi dans la toponymie de ses artères, d'une grande diversité. Notre VIe arrondissement en offre de nombreux exemples, tous les genres et toutes les périodes y sont représentés. En ce qui concerne les noms propres, il y en a pour tous les goûts : princes, cardinaux, religieux, écrivains, artistes, savants, politiques, militaires, médecins, explorateurs, architectes. Personnalités illustres ou oubliées, voire masquées, comme dans le cas de la rue Princesse, la rue Madame ou la rue Monsieur-le-Prince. Témoins du passé campagnard ou climatique, les rues Hautefeuille, du Jardinet, de l'Hirondelle, du Vieux-Colombier, de la Grande-Chaumière, des Quatre-Vents, du Cherche-Midi ou Serpente, de trajets plus lointains avec les rues de Vaugirard, de Sèvres, de Grenelle, et même de Rennes, des Poitevins ou de Savoie, sans oublier plus récemment la place du Québec. Les métiers avec les rues des Ciseaux, du Four, du Sabot, de la Petite-Boucherie. Les grandes institutions ne sont pas oubliées : rues des Beaux-Arts et de l'École-de-Médecine, places de l'Institut ou de l'Observatoire, naturellement, les lieux de culte, et que dire de l'impasse des Deux-Anges ?
Certaines voies ont été débaptisées au gré des évolutions sociales ou politiques. Le carrefour Michel-Debré n'a pas fait oublier celui de la Croix-Rouge, multi-centenaire, et ni la rue Dupin celle du Petit-Bac. Certes, on y a parfois perdu en pittoresque, mais il faut aussi des lieux pour nos contemporains, ainsi le carrefour Vavin-Bréa s'appelle désormais place Laurent-Terzieff-et-Pascale-de-Boisson.

En bref ...

Un arrêté du 12 février 2017 a décidé la protection de certaines stations du métropolitain parisien au titre des monuments historiques, à savoir les édicules et entourages créés par Hector Guimard sur la voie publique. Dans le VIe arrondissement cela concerne la station Saint-Michel pour l'entourage de l'accès situé place Saint-André-des-Arts, face au n° 15.

Le jeudi 16 mars 2017 s'est tenue l'assemblée générale annuelle de la Société. Après avoir rendu hommage à Geneviève Paultre, membre du conseil d'administration, le président a donné lecture de son rapport moral 2016. Philippe Laromiguière a présenté le rapport financier. Ils ont renouvelé le mandat des cinq administrateurs sortants et élu comme nouvel administrateur M. Christian Chevalier.

Le lundi 20 mars 2017 a été inaugurée par M. Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe arrondissement, une plaque commémorative en hommage à « Charles Dullin (1885-1949), homme de théâtre », sur la façade de l'immeuble où il avait ouvert son premier théâtre parisien, L'Atelier, 7 rue Honoré-Chevalier.
Ses anciens élèves, Mme Jeanine Saurat, et le comédien Pierre Santini ont évoqué son parcours et rappelé avec beaucoup de sensibilité ce que lui doit le théâtre en général et ce qu'ils lui doivent en particulier : le respect du texte et de l'auteur qui figurait au premier rang de son enseignement. Lors de la petite réception qui a suivi, est arrivé Robin Renucci, également son élève, qui a lu deux lettres de Charles Dullin sur sa conception du métier.
Rappelons que nous avons eu deux fois déjà le plaisir d'entendre Jeanine Saurat nous parler en 2008 de la Malibran et en 2009 de Charles Dullin, et de lire ses articles publiés dans les n° 21 et 22 du Bulletin de la Société historique du VIe arrondissement.

Notre société, il y a cent ans ….

Les réunions mensuelles, on s'en souvient, avaient repris régulièrement au 1er trimestre 1917, marquant la volonté du conseil d'administration d'assurer coûte que coûte la continuité des activités de la société. Il ne s'en est pourtant tenu qu'une seule pendant le 2e trimestre, au début du mois de mai, le rendez-vous d'avril n'ayant pu être organisé « en raison des fêtes de Pâques ». Il n'y a pas eu de réunion en juin, probablement en raison de l'état de santé du président Félix Herbet.

Notre arrondissement, il y a ….

… trois cents ans... Du 7 mai au 21 juin 1717 Pierre le Grand, tsar de Russie, séjourne en France, au cours d'un grand voyage entrepris pour connaître l'Europe. Le 21 mai il se rend au palais du Luxembourg pour rencontrer la duchesse de Berry, fille du Régent et veuve du petit-fils de Louis XIV, qui en avait fait sa résidence. D'allure assez rude et ne s'encombrant pas des règles observées en pareilles circonstances, il lui aurait témoigné, à en croire Saint-Simon, une grande froideur et n'aurait même pas jeté un regard sur les dames d'honneur qui s'en seraient trouvées fort mortifiées.

… cent ans... Du 30 mai au 20 juin 1917 se tint à la mairie du VIe arrondissement une exposition très originale d'assiettes patriotiques que le président de la République en personne, Raymond Poincaré, honora d'une visite le 9 juin, accompagné du ministre des Beaux-Arts, Théodore Steeg. Il s'agissait de reprendre la vieille tradition des faïences patronymiques, puis révolutionnaires, qui avaient pour objet, les premières de célébrer un événement familial ou une réussite sociale, dans le second de véhiculer les idées nouvelles. En 1889, à l'occasion du centenaire de la Révolution, on avait réédité des décors d'origine ou lancé des créations reprenant les principaux symboles révolutionnaires. Là, il fallait exalter le sentiment patriotique. La commande fut confiée à la célèbre maison Henriot, de Quimper. Des projets de décor furent demandés aux élèves de l'École des Arts décoratifs, ainsi qu'aux jeunes filles qui suivaient les cours de l'école communale de la rue Madame. Plus de deux cent vingt modèles furent ainsi créés, mais tous ne furent pas réalisés. Les sujets les plus variés furent représentés, parfois avec un grand réalisme, parfois avec beaucoup de naïveté. Les titres et les dessins rivalisaient d'originalité. Beaucoup témoignent du sentiment patriotique de l'époque, comme On ne passe pas ! , ou Nous marchons la tête haute ! Nous arrivons ! Nous voilà ! , ou encore Paix boîteuse ? Nous n'en voulons pas ! , ou même tout simplement Tenir ! . Certains donnaient des conseils pratiques, tels Taisez-vous, méfiez vous, les oreilles ennemies vous écoutent !!! , ou Pour la victoire économisez les bouts de chandelle ! ». Ce pouvait être aussi tout simplement des scènes de la vie civile ou militaire, comme La crise du charbon ou La lettre du front. Au dos des assiettes était généralement portée la mention Cercle du Soldat du VIe arrdt 1917, du nom de l’œuvre bénéficiaire. Les pièces étaient proposées à la vente. Le succès fut tel qu'on décida d'élargir la gamme des produits à des pichets, des vases, des fontaines, et de réaliser des séries à tirage limité et numéroté, de manière à en augmenter le prix.

… cent ans… également... Le 30 juin 1917 mourait dans son atelier du 22 rue Monsieur-le-Prince le peintre Antoine Henri Pierre de La Gandara, plus connu sous le nom de Antonio de La Gandara. Né le 16 décembre 1861 au domicile paternel 75 rue Taitbout dans le IXe arrondissement, il est admis à 17 ans à l'Ecole nationale des beaux-arts dans la classe d'Alexandre Cabanel et est bientôt remarqué par Jean-Léon Gérôme. Il manifeste des dons dans toutes les disciplines : peinture, dessin, pastel, gravure, lithographie, et se spécialise dans le portrait mondain. Ses parrainages prestigieux lui ouvrent les portes de la bonne société. Robert de Montesquiou lui commande son portrait et, satisfait du résultat, présente le jeune peintre au Tout-Paris : aristocratie, monde littéraire, musiciens, théâtre. Au début du XXe siècle il est au comble de la gloire. Pendant la Grande Guerre il participe activement aux œuvres de soutien aux combattants et à leurs familles, quand un infarctus l'emporte subitement. De nationalité espagnole par son père, il avait été naturalisé français en 1895. Il était domicilié 155 boulevard Saint-Germain, à deux pas de son atelier.

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