La Gazette - N° 12 - 2016- 4e trim

Le billet du trimestre

Mai 68
Dans deux ans, on commémorera le cinquantième anniversaire des « événements de mai 68 » qui ont bousculé en profondeur le pays et ses structures sociales et politiques. Les initiatives ne vont pas manquer de se multiplier.
Notre société pourrait participer à ce travail de mémoire, car notre arrondissement, comme son voisin du Ve, a été le théâtre des épisodes les plus marquants de cette époque. Beaucoup de nos sociétaires et leurs familles, beaucoup d’habitants en ont été les témoins directs et, pour certains, les acteurs ou les spectateurs anonymes.
Nous réfléchissons à la forme que pourrait prendre notre participation : recueil de témoignages, écrits ou oraux, de photographies ou de documents originaux, qui ferait l'objet d'une publication du Bulletin ou autre selon l’importance et l’intérêt. Nous vous tiendrons informés au fur et à mesure de la manière dont nous comptons nous organiser, mais d'ores et déjà nous comptons sur vous pour nous adresser toutes suggestions et propositions de nature à réaliser cette entreprise.

En bref ...

Bulletin annuel
Le Bulletin n° 27 portant sur l'année 2015 est paru au début du mois de juin. Nous rappelons à nos nouveaux adhérents qu'ils peuvent, s'ils le souhaitent, acquérir à notre permanence des exemplaires des numéros précédents, dans lesquels ils trouveront le texte des conférences des années concernées.

Excursion d'automne
Notre traditionnelle excursion d'automne, qui a eu lieu le mardi 20 septembre et à laquelle nous avions associé comme les années passées la section de la Légion d'honneur du VIème arrondissement, a connu un beau succès. Les participants ont apprécié la visite du château de Maintenon et du petit château privé de La Celle-les-Bordes a été une heureuse découverte.

Vient de paraître
Notre secrétaire général, Jean-Pierre Duquesne, vient de publier La véritable histoire d'une religieuse, d'un monastère et d'un cercueil, de Louis XIII à René Coty. S'appuyant sur ses précédents articles parus dans le Bulletin de l'année 2014, il a élargi son sujet en approfondissant l'étude des circonstances qui ont conduit une religieuse lorraine, Catherine de Bar, à fonder une communauté bénédictine, en détaillant les péripéties qui ont entouré la construction d'un monastère rue Cassette, en montrant les aspects matériels de la gestion d'une communauté religieuse à Paris sous l'Ancien Régime, et en évoquant quelques-uns des personnages, tous atypiques, qui ont occupé les lieux après la dispersion des religieuses en 1791. C'est un épisode significatif de l'histoire de notre arrondissement qu'il vous propose de (re)découvrir.

Notre société, il y a cent ans ….

Les perspectives d'une fin rapide des hostilités s'éloignant de semaine en semaine, plusieurs membres des comités avaient exprimé le souhait de reprendre le cours des travaux suspendus depuis l'été 1914.

Une séance de réouverture, commune aux quatre comités, fut donc organisée le vendredi 3 novembre 1916. Vingt-six sociétaires répondirent présents, ce qui est considérable, à la fois compte tenu des circonstances et au regard de la fréquentation mensuelle moyenne des comités au cours du premier semestre 1914, où elle n'avait pas dépassé la vingtaine. Cette séance de retrouvailles dura près de deux heures. On décida que les réunions se tiendraient le premier vendredi de chaque mois, et désormais tous les comités ensemble : ainsi une nouvelle organisation fut mise en place.

La deuxième séance se tint comme prévu le vendredi 1er décembre. Elle fut en partie dédiée à Eugène Delacroix et à ses trois domiciles dans notre arrondissement : rue Visconti, dans la maison même où Balzac avait eu son imprimerie, rue Neuve-Guillemin (disparue lors du percement de la rue de Rennes), où se trouvait l'atelier d'élèves qu'il dirigeait, et enfin rue Fürstenberg où il mourut, lieu devenu le charmant musée qui lui est consacré.

Notre arrondissement, il y a ….

…quatre cents ans Le 1er septembre 1616, le bel hôtel de Concini, rue de Tournon, fut pris d'assaut par les partisans du prince de Condé et pillé de belle manière. Le favori de la régente Marie de Médicis était ainsi puni de l'avoir incitée à faire arrêter Henri II de Bourbon, prince de Condé, cousin du jeune roi et futur père de celui qui deviendra le Grand Condé, à son arrivée au Louvre où il venait assister au Conseil. Profondément transformé depuis, cet hôtel, situé au n° 10, est aujourd'hui affecté à la garde républicaine.

…deux cent cinquante ans Le 30 septembre 1766, mourait dans son hôtel sis rue du Cherche-Midi, à l'emplacement de l'actuel immeuble du n° 37 (entre le boulevard Raspail et la rue du Regard), Marie-Victoire-Sophie de Noailles, veuve en seconde noces du comte de Toulouse, bâtard légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan. Cet hôtel appartenait au couvent des Carmes déchaussés de la rue de Vaugirard, qui le lui louait depuis dix ans. Clin d’œil du destin, son premier époux avait été le duc d'Antin, petit-fils légitime de la Montespan : elle se trouvait ainsi avoir épousé successivement un petit-fils et un fils de la belle marquise !

…deux cents ans Le 4 août 1816, disparaissait dans le 10ème arrondissement ancien (dont la partie orientale correspondait à peu près à l'ouest de notre actuel 6ème) le peintre François-André Vincent. Bien oublié de nos jours, il était né en 1746 et avait fait des débuts très brillants : lauréat du prix de Rome à 22 ans, membre de l'Académie royale de peinture et de sculpture à 33 ans, il est nommé professeur à l'École des Beaux-arts en 1792, puis professeur à l'École polytechnique sous l'Empire. Il avait fondé un important atelier et le plus connu de ses élèves fut Horace Vernet.

…cent ans …. Le 8 septembre 1916, mourait en son hôtel particulier 17 rue de Sèvres Marguerite Thénard. Petite-fille du baron Louis-Paul Thénard, le célèbre chimiste inventeur, entre autres, du bleu de cobalt dit « bleu Thénard » utilisé pour colorer la porcelaine, ou encore du procédé de fabrication de l'eau oxygénée, elle fut la première femme membre de notre Société (elle avait adhéré dès 1904). L'hôtel fut démoli au début des années 1930, et à la place fut construit l'immeuble actuel qui abrita la fameuse piscine Lutetia)