La Gazette - N° 11 - 2016- 2e trim
Le billet du trimestre
Les sociétés savantes ?
Notre Société fait partie de ces milliers d'institutions, constituées sous forme d'associations, désignées par une expression un peu surannée de « sociétés savantes ». Ce qualificatif ne doit pas nous faire penser à de « belles endormies », elles tiennent une place non négligeable dans le monde de la recherche et de la connaissance.
Bien qu’elles s’intéressent à des sujets très divers, elles ont en commun de rassembler des individus partageant le même intérêt et, souvent, la même passion pour une discipline intellectuelle, une science, une technique, un personnage historique, bien d'autres sujets encore. Elles déploient une activité de recherche pour en savoir toujours plus ; elles organisent des séminaires, des colloques, des congrès, et donnent ainsi l’occasion aux personnes qui mènent ces recherches de les présenter et d'en débattre. Elles publient le résultat de leurs travaux dans des revues, bulletins, livres qui ont vocation à devenir des documents de référence. Elles proposent à leurs adhérents des conférences, des visites, des expositions, et s’ouvrent au public le plus large possible pour éveiller sa curiosité, développer ses connaissances et susciter des vocations : elles se préoccupent toujours de la relève.
Leur qualificatif est désuet, mais ce n’est qu’apparence. La réalité montre un dynamisme exceptionnel comme l’a prouvé le dernier congrès des « sociétés scientifiques et historiques » qui a réuni, du 11 au 15 avril dernier à Rouen, 437 participants membres de 215 sociétés différentes. Le thème L’animal et l’homme a donné lieu à 249 communications, dont 79 de jeunes chercheurs doctorants et de 29 chercheurs étrangers. Pour sa part, notre président Bruno Delmas et notre secrétaire général ont présenté « Le combat des animaux, une entreprise de spectacles rue de Sèvres à Paris sous le règne de Louis XV ».
En bref ….
Assemblée générale annuelle
Notre assemblée générale s'est tenue le 17 mars dernier. Le rapport moral et les comptes de l'année 2015 ont été approuvés à l'unanimité ; au vu de la bonne situation financière de la société, il a été décidé à l'unanimité de maintenir le montant des cotisations de l'année 2017 au niveau de 2016.
Les administrateurs sortants ont été réélus à l’unanimité.
Excursion de la Fédération
Nous vous rappelons que l'excursion annuelle de la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l’Île-de-France aura lieu le vendredi 23 mai. Elle nous emmènera dans le Hurepoix, avec la tour de Montlhéry, l'abbaye de Longpont et le château de Marcoussis. Inscrivez-vous !
Excursion de la rentrée
Le programme de la traditionnelle sortie de fin septembre vous sera communiqué avant les grands départs de l’été.
Paru au Journal officiel du 22 avril 2016
La façade de l’immeuble sis 27 rue Saint-André-des-Arts (cad. AE 97) est inscrit comme immeuble protégé au titre des monuments historiques par arrêté du 23 octobre 2015.
Notre société, il y a cent ans ….
Le 17 mai 1916 le conseil d'administration de notre société se réunissait pour arrêter les comptes de l'année 1915 et préparer la publication du bulletin de cette même année.
Cette réunion, succédant à celle du 9 juin 1915 (voir notre lettre n°8), confirmait sans ambiguïté la volonté inflexible du président Félix Herbet d'affirmer la continuité de la société en dépit des circonstances et des difficultés matérielles. Il répondait d'ailleurs ainsi aux vœux des adhérents, très attachés à ce que « leur » société poursuive ses missions.
On aura l'occasion d'y revenir dans les numéros ultérieurs de cette gazette.
Notre arrondissement, il y a ….
trois cent cinquante ans …. mourait au Louvre la reine Anne d'Autriche. Le 10 juin 1666, dans la chapelle du couvent des Prémontrés-Réformés, place de la Croix-Rouge à l'angle des rues de Sèvres (on disait alors « Sève ») et du Cherche-Midi (on disait alors de la vieille tuilerie), un service religieux fut célébré pour le repos de son âme. C'est elle en effet qui, quatre ans auparavant, avait donné à cet ordre religieux les lettres patentes les autorisant à s'installer à cet endroit. Quelques mois plus tard Louis XIV déclarait le nouveau monastère fondation royale.
Les religieux furent dispersés à la Révolution, les bâtiments vendus en 1797, la chapelle louée à un serrurier qui y établit sa forge ; elle fut ensuite démolie.
cent cinquante ans …. le 15 août 1866, Sarah Bernhardt, après quatre années passées à la Comédie-Française, faisait ses débuts au théâtre de l'Odéon, à l'occasion d'une représentation de la Phèdre de Racine donnée pour la fête de l'empereur Napoléon III ; elle jouait le rôle d'Aricie. Elle triompha aussi dans Ruy Blas en 1872. Elle réintégra la Comédie-Française en 1874.
cent ans …. plusieurs réunions internationales se tinrent à Paris pendant la guerre. Le 27 avril 1916, au palais du Luxembourg, s'ouvrit la séance inaugurale de la Conférence parlementaire internationale du commerce, où les délégations des Etats de l'Entente et des pays neutres débattirent des mesures à prendre pour assurer dans les meilleures conditions possibles la poursuite des échanges économiques dans le contexte particulier créé par la guerre.
Une deuxième conférence, la Conférence économique des Alliés, s'y tint deux mois plus tard, du 14 au 17 juin, à laquelle participèrent la France, la Belgique, la Grande-Bretagne, l'Italie, le Japon, le Portugal, la Russie et la Serbie. Présidée par le ministre français du commerce et de l'industrie, Étienne Clémentel, elle eut pour principal objectif de faire converger les lois et règlements interdisant le commerce avec l'ennemi, ce qui provoqua l'hostilité des États-Unis, alors pays neutre, qui y voyait un danger pour le développement de son commerce international.
cinquante ans …. le 16 avril 1966, fut créée au théâtre de l'Odéon par la Compagnie Renaud-Barrault la pièce de Jean Genêt Les Paravents, avec notamment Jean-Louis Barrault, Madeleine Renaud et Maria Casarès. La programmation, dans un théâtre subventionné, d'une œuvre où étaient mises à mal les valeurs traditionnelles déclencha un scandale qui retentit jusque sur les bancs du Palais-Bourbon. Devant les députés, André Malraux, ministre des Affaires culturelles du général de Gaulle, justifia ce choix en replaçant la polémique dans le droit fil des celles qui, en leur temps, affectèrent la publication de livres comme Madame Bovary ou Les Fleurs du Mal.