La Gazette - N° 04 - 2014- 2e trim
Le billet du trimestre
Du bon usage des commémorations .....
Les commémorations semblent ne s'être jamais si bien portées. Et qu'on les nomme célébrations, anniversaires, hommages ou fêtes du souvenir ne change rien à l'affaire. En 1889, déjà, la République renaissante célébrait avec éclat le centenaire de la Révolution. Un siècle plus tard, ou peu s'en faut, en 1974, l'emblématique ministre de la Culture de l'époque, Maurice Druon, créait l'Association française pour les célébrations nationales et la Délégation aux célébrations nationales, cette dernière étant rattachée en 1979 à la direction des Archives de France, avec pour mission de « veiller à la commémoration des événements importants de l’histoire nationale ». En 1998 elles cédèrent la place au Haut comité des célébrations nationales.
Au delà du vocabulaire, l'objectif reste inchangé, même si l'un des paragraphes de l'arrêté constitutif de cette nouvelle instance mérite d'être relevé : « Réfléchir à la notion même de célébration, en s'interrogeant sur la manière d'évoquer des moments moins brillants mais néanmoins signifiants de notre passé ». Avec le temps, la pratique s'est en quelque sorte institutionnalisée, et depuis 1999 le Ministère de la Culture et de la Communication édite chaque année un fascicule intitulé jusqu'en 2010 « Célébrations nationales » et depuis 2011 « Commémorations nationales ».
La société historique du VIe ne reste pas en marge de cette démarche. Le choix de nos sujets de conférences s'appuie, dans la mesure du possible, sur le calendrier des commémorations, et les rubriques de cette lettre trimestrielle, « Notre société il y a cent ans », ou « Notre arrondissement il y a .... » en sont une forme de déclinaison.
Nous avons même pris un peu d'avance en vous proposant dès 2013 une conférence sur l'attitude contrastée des artistes et intellectuels de la rive gauche pendant la Grande Guerre. Cela ne nous empêchera pas d'en accompagner, à notre modeste échelle, la commémoration au fur et à mesure qu'arriveront les dates anniversaires concernant la vie de notre arrondissement pendant cette période, sous forme de conférences ou d'articles dans le Bulletin
En bref ....
Assemblée générale annuelle
L'assemblée générale se tiendra le jeudi 22 mai à 17 heures dans la salle des mariages de la mairie d'arrondissement. Nous espérons que vous viendrez nombreux et invitons ceux qui ne pourront être présents à nous renvoyer leur pouvoir dûment complété et signé, de manière à faciliter l'obtention du quorum nécessaire à la validité des délibérations.
Excursion de la Fédération
Nous vous rappelons que l'excursion annuelle de la Fédération aura lieu le vendredi 23 mai, avec pour destination la Brie française : visite de Melun, du château féodal de Blandy-les-Tours et de la collégiale de Champeaux. Il reste quelques places. N'hésitez pas à vous inscrire.
Excursion de la rentrée
Nous réfléchissons également à la traditionnelle sortie de fin septembre, avec comme projet Fontainebleau (le château, bien entendu, et aussi l'antenne bellifontaine des Archives nationales). Les lettres d'inscription seront envoyées, comme à l'accoutumée, début septembre.
Notre société, il y a cent ans ....
L'orage approchait, mais nul ne le savait, et les comités ont poursuivi avec assiduité leurs activités.
Au cours de la séance du 24 avril, il est question de la maison natale du célèbre musicien Charles Gounod, au n° 11 de la place Saint-André-des-Arts, démolie depuis bien longtemps. On y apprend, d'abord qu'il y habitait lui-même encore vers 1844 (il avait alors 26 ans), mais aussi qu’« il fut organiste de l'église des Missions étrangères, suivit des cours de théologie au séminaire de Saint-Sulpice (l'actuel hôtel des impôts), porta quelque temps l'habit ecclésiastique, séjourna au couvent des Carmes, rue de Vaugirard, et ne quitta le quartier que quand ses velléités de devenir prêtre cédèrent définitivement à sa vocation plus impérieuse de musicien ». C'est peut-être à ce parcours atypique que nous devons, à côté de ces chefs d'oeuvre lyriques que sont Faust, Mireille ou Roméo et Juliette, un admirable Ave Maria.
Ironie de l'histoire, les membres réunis le 1er mai entendent une communication sur le cardinal de Furstenberg, prélat allemand successivement évêque de Strasbourg et archevêque de Cologne, qualifié de « bon serviteur de la France » pour s'être porté candidat au siège d’Électeur de Cologne contre le favori de l'Empereur. Mais nous sommes alors à la fin du XVIIe siècle ....
Les quatre comités, à la fin de leurs réunions respectives du mois de mai qui marquent traditionnellement le moment où ils se séparent jusqu'à l'automne, se donnent rendez-vous pour le mois d'octobre. Ces rendez-vous ne seront bien entendu pas honorés.
Notre arrondissement, il y a ....
trois cents ans .... naissait à Béze, petite bourgade bourguignonne située à une trentaine de km au nord-est de Dijon, le 7 avril 1714, François Clément. Devenu moine bénédictin de la congrégation de Saint-Maur (il prononça ses vœux à Vendôme), affecté au monastère des Blancs-Manteaux dont il fut le bibliothécaire, il mena un travail considérable d'historien, pour lequel il entretint une correspondance régulière avec plusieurs religieux érudits de son époque, notamment avec l'allemand Dom Martin Gerbert de Hornau, prince-abbé de Saint-Blaise, dans la Forêt Noire. L'ouvrage qui lui valut de passer à la postérité fut L'art de vérifier les dates après Jésus-Christ, publié en trois tomes entre 1783 et 1787, à partir d'une première version élaborée en 1750 par un autre bénédictin, Charles Clémencet. En 1774, désirant se procurer des ouvrages rares en possession du roi de Prusse, il n'hésita pas à solliciter l'appui des plus grands personnages de l'Etat, tels M. de Sartine, ministre des Affaires étrangères, et M. Lenoir, lieutenant-général de police (et, à ce poste, successeur du précédent). Il mourut à Paris en 1793. Son nom a été donné à l'une des rues qui bordent le marché Saint-Germain, associant ainsi son souvenir à celui de ses confrères érudits de Saint-Germain-des-Prés, Mabillon, Félibien et Lobineau.
deux cents ans .... le 1er avril 1814, au palais du Luxembourg, le Sénat impérial réuni sous la présidence de Talleyrand, nomme, à l'initiative de ce dernier, un gouvernement provisoire chargé de pourvoir aux besoins de l'administration, et de présenter au sénat un projet de constitution qui puisse convenir au peuple français. Le lendemain 2 avril, le même Sénat prend un décret dont l'article premier stipule que Napoléon Bonaparte est déchu du trône et le droit d'hérédité établi dans sa famille, est aboli, et l'article 2 que le peuple français et l'armée sont déliés du serment de fidélité envers Napoléon Bonaparte. Et le 6 avril, il prend un décret qui rétablit la monarchie et appelle librement au trône LouisStanislas-Xavier de France. Bien entendu, tous les sénateurs sans exception avaient été nommés par Napoléon ou avec son accord ....