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SOCIETE HISTORIQUE DU VIe ARRONDISSEMENT

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La Gazette - N° 03 - 2014- 1er trim

La Gazette - N° 03 - 2014- 1er trim

Le billet du trimestre

Du sort des vieux papiers .....
Qui d'entre nous n'a eu un jour à vider une maison, à trier ce qu'on garde, ce qu'on donne ou vend, et ce qu'on jette ? C'est pour la plupart un moment difficile, et parfois même douloureux. Comment choisir, quand on ne peut matériellement pas tout conserver ? Que faire de ce qu'on sait avoir de la valeur, mais dont pour diverses raisons on est contraint de se séparer ? Interrogeons-nous si dans le cercle familial ou amical se trouve une personne qui pourrait être intéressée et en faire bon usage.
Dans ce dilemme, les papiers, les nôtres, ceux de nos parents, sont parfois les moins bien traités. Par lassitude, par négligence, par ignorance souvent, des trésors partent à la benne. Quelques réflexes simples permettraient dans bien des cas d'éviter des destructions regrettables. Pourquoi ne pas anticiper ?
Chacun sait plus ou moins ce que contiennent ses tiroirs, ses placards, sa cave. Y mettre un peu d'ordre quand on n'est pas encore pressé par le temps permettrait d'y jeter un regard critique et de se poser les bonnes questions. D'une manière générale tout document (lettres, photos, journaux personnels...) est a priori intéressant et mérite d'être conservé. Le plus grand danger est de disperser un ensemble de documents provenant d’une personne, d’une famille, comme s’il s’agissait de livres ou de meubles qu’on se partage.
Parlons-en donc autour de nous, n’hésitons pas à nous rendre aux Archives départementales de Paris ou même aux Archives nationales, nous serons souvent surpris des réactions positives de nos interlocuteurs. Prenons exemple sur le succès de « La Grande collecte de vos archives familiales relatives à la Première Guerre mondiale » organisée du 12 au 16 novembre dernier dans divers musées et bibliothèques, dans toutes les Archives départementales, à la Bibliothèque nationale de France et aux Archives nationales.
Dans cette dernière institution, 400 personnes se sont déplacées, 200 fonds ont été donnés ou déposés pour numérisation ultérieure, 100 petits fonds ont été numérisés en direct, 75 contributions sont en cours de traitement. On peut voir les résultats de cette opération de grande envergure sur le site « Europeana » http://centenaire.org/fr/la-grande-collecte.
Des documents peuvent aussi intéresser l’histoire de notre arrondissement, donc de notre Société historique. À ce propos, si vous souhaitez garder des documents dont vous pensez qu’ils peuvent cependant nous intéresser, nous disposons d'un numériseur qui nous permet d'en conserver la trace sans que vous en soyez dépossédés.
Et vous pouvez toujours nous consulter en cas de doute sur ces questions !

En bref ....

Dîner annuel
Notre dîner annuel aura lieu le lundi 17 mars dans le cadre insolite du musée d'histoire de la médecine, où nous serons accueillis par la conservatrice, Marie-Véronique Clin, qui nous en retracera l'histoire et nous régalera de quelques anecdotes savoureuses. Nous vous espérons nombreux à cette manifestation amicale qui reste un temps fort de la vie de notre association.

Excursion de la Fédération
L'excursion annuelle de la Fédération aura lieu le vendredi 23 mai. Cette année sa destination sera la Brie française, avec la visite de Melun, du château féodal de Blandy-les-Tours et de la collégiale de Champeaux. Ce sera l'occasion de découvrir des sites injustement méconnus de notre belle Ile-de-France. Un prochain courrier vous précisera les modalités d'inscription, mais notez d'ores et déjà la date sur vos agendas !

Notre société, il y a cent ans ....

Notre société se montra particulièrement active au cours du 1er trimestre 1914, réunissant deux fois son conseil d'administration, avant et après l'assemblée générale, tout en tenant les habituelles séances mensuelles des quatre comités.
Le conseil de février fut consacré à la vie administrative de la société, avec la présentation des comptes de 1913 et la préparation de l'assemblée de mars. Le coût de fabrication du bulletin représentait déjà le principal poste de dépenses, la société recevait déjà une subvention du conseil municipal, et, tout comme aujourd'hui, la trésorerie était excédentaire. On y décida aussi des communications qui seraient publiées dans le prochain bulletin, ainsi que du sujet de la conférence qui agrémenterait l'assemblée générale du mois suivant. Quant au conseil de mars, il se tint dans la foulée de l'assemblée générale et n'eut à délibérer que sur l'élection du bureau suite à l'élection ou au renouvellement de mandat des administrateurs. Rien n'a donc vraiment changé en cent ans .....
Les comptes rendus des séances des comités témoignent de la variété des sujets abordés. Ils reflètent également une conscience aigüe des risques encourus par le patrimoine urbain de nos quartiers, à une époque où les projets d'urbanisme foisonnaient et menaçaient de destruction bien des maisons chargées d'histoire. Le cas de la rue du Four est ainsi évoqué. A plusieurs reprises est exprimé le vœu que des photographies soient prises des bâtiments condamnés à la démolition. Les archives de la société ne gardent malheureusement pas trace des clichés, en supposant qu'ils aient été effectivement tirés.
On apprend aussi que, sous le règne de Louis XV, des projets de places publiques avaient été élaborés dans l'arrondissement : sur le quai Malaquais (près de l'hôtel de Bouillon, aujourd'hui École des beaux-arts), sur le quai de Conti, au carrefour de Buci, à l'extrémité de la rue de Tournon. Aucun n'a abouti.

Notre arrondissement, il y a ....

...deux siècles et demi, en 1764, Louis-Joseph de Condé, le grand-père du malheureux duc d'Enghien exécuté par Napoléon Ier, vendait à Louis XV l'hôtel de Condé, propriété de la famille depuis 1610.
Le roi le fit aussitôt démolir pour créer à son emplacement un nouveau quartier, autour du théâtre de l'Odéon (Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Éditions de Minuit, 1963).
...deux cents ans, en 1814, le tronçon de l'actuelle rue Bonaparte situé entre la rue Jacob et l'actuel boulevard Saint-Germain, qui avait été percé dix ans plus tôt au travers de l'ancienne abbaye, et qui s'était d'abord appelé « Cour des Religieux », puis en 1810 « rue Bonaparte », fut renommé « rue de la Poste-aux-Chevaux », avant de devenir en 1816 « rue Saint-Germain-des-Prés ». C'est en 1852 que l'ensemble des tronçons furent réunis en une voie unique baptisée depuis lors « rue Bonaparte ».
...cent cinquante ans, le 29 janvier 1864, eu lieu à l’École des beaux-arts une manifestation d'étudiants restée dans l'histoire de l'institution sous le nom de « chahut babylonien ». Viollet-le-Duc, qui avait les faveurs de l'Empereur, venait d'y être nommé comme titulaire de la chaire d'histoire de l'art et d'esthétique.
Les élèves, en majorité hostiles au régime, avaient décidé de l'empêcher de faire son premier cours. Ils y parvinrent : « Dans le grand amphithéâtre retentissait un charivari énorme, fait de rugissements, hennissements, barrissements, glapissements, miaulements. Au milieu de cette tempête volaient des œufs, des pommes, des navets, des gros sous. Le comte de Nieuwekerke, surintendant de l'École, dut se retirer, suivi de ses amis. Les étudiants les accompagnèrent en cortège, toujours chantant et braillant, jusqu'au Louvre où il était logé. Mérimée et Théophile Gauthier marchaient avec lui. Ce dernier fut arrêté par les sergents de ville, qui, à cause de la longueur de ses cheveux, l'avaient pris pour un manifestant » (Flora Cès, Récits sous un arbre, Lausanne, Éditions l'Âge d'Homme, 2000).

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