Le Temple de l'Amitié, au 20, rue Jacob
« UN TEMPLE DE L’AMOUR, DEDIE A ADRIENNE LECOUVREUR ET EDIFIE PAR SON AMANT LE MARECHAL DE SAXE, AGREMENTE D’UN SOUS-BOIS OU RACINE ET LA CHAMPMESLE VINRENT ERRER, ET QUI FUT LE TEMPLE DES VERTUS MACONNIQUES DE LA LOGE QUE FREQUENTAIT MARAT. »
Le Temple de l'Amitié dans le jardin du 20, rue Jacob, doc. Christian Chevalier. Agrandir >>>
La légende est belle, et d’ailleurs « confortée », par les bustes des deux amants placés dans deux niches, par une autre croyance du quartier selon laquelle Racine habitait au 13, rue Visconti, mitoyen, et surtout par les mystérieuses inscriptions qui ornent son fronton : « A l’AMITIE » (nom d’une loge maçonnique), et « DLV » (qui pourrait par exemple signifier 555).
Le fronton du monument, DLV et A L'AMITIE, doc. Christian Chevalier. Agrandir >>>
Mais tout est faux. Ce petit monument, niché dans le grand jardin du 20, rue Jacob et maintenant classé à l’inventaire des Monuments historiques, fut bâti beaucoup plus tard, début dix-neuvième. C’est en fait une « folie », une de ces « fabriques » telles qu’on les disposait dans les jardins fin dix-huitième et début dix-neuvième. Et l’inscription A l’AMITIE, doit simplement être prise à la lettre : n’en disons pas plus sur cette curieuse histoire, on se reportera à l'ouvrage de Baptiste Essevaz-Roulet et William Pesson publié dans les Chroniques d'Histoire Maçonnique n°62, ainsi qu'au site ruevisconti.com (Baptiste Essevaz-Roulet), qui ont révélé l’origine de ce « temple », suite à une traque des plus passionnantes.
Le monument fin XIXe, photo Hoffbauer, doc. Sh6. Agrandir >>>
Une rare photographie du monument signée Hoffbauer fait partie du fonds de la Société historique du 6e : prise à la fin du dix-neuvième, c’est la plus ancienne que l’on en connaisse. Elle a servi de modèle à une aquarelle, également d'Hoffbauer visible dans les collections numérisées des musées de Paris, Voir la page en question >>>.
Le 20, rue Jacob, fut aussi célèbre pour avoir abrité les salons littéraires organisés par Natalie Barney, une américaine fortunée, qui y accueillait des acteurs importants de la vie artistique surtout dans l’entre-deux guerres (Valery, Claudel, Apollinaire, Rouveyre, Proust, Cendrars, Picasso,...).
CCh
Voir également :
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Bulletin N° XVII - Années 1914-1915 : G. Demombynes, La rue des Marais et la maison de Racine.
Bulletin N° 30 - Année 2017 : Christian Chevalier, Au fil de cinq siècles, la chronique tumultueuse de deux maisons mitoyennes.