LE RETOUR DES DEPORTES A L'HOTEL LUTETIA
La libération des camps de concentration par les armées alliées s'est échelonnée de janvier à mai 1945, au fur et à mesure de la progression des troupes. Le rapatriement des survivants et leur accueil dans leur pays d'origine a nécessité la mise en place d'une organisation ad hoc.
Pour la France le gouvernement choisit comme centre d'accueil l'hôtel Lutetia qui fut réquisitionné à cet effet. Fonctionnellement le bâtiment se prêtait bien à cet emploi, mais l'aspect symbolique était tout aussi important, puisque ce fut pendant toute l'Occupation le siège de l'Abwehr, le service de renseignement de l'armée allemande. Ce fut à la fois un centre administratif permettant aux familles de se retrouver et un centre de soins, tant l'état des déportés était précaire.
Les retours terminés, le centre d'accueil fut fermé au milieu du mois d'août 1945 et le bâtiment remis en état pour retrouver vers la fin de l'année sa fonction hôtelière traditionnelle.
Une plaque apposée sur la façade rue de Rennes commémore cet épisode tragique de notre histoire.
La plaque apposée sur la façade de l'Hôtel Lutetia
JpD
Nota : on se reportera utilement au beau livre de Pierre Assouline intitulé Lutetia, publié aux Éditions Gallimard, qui propose un récit romancé de l'histoire de cet établissement de l'immédiat avant-guerre à l'immédiat après-guerre et qui repose sur une solide documentation.