par Frédéric Andrau, journaliste et écrivain
Soixante ans dans une chambre d’hôtel du VIe arrondissement de Paris, huit livres publiés, des années à donner l’impression de ne rien faire, un détachement absolu de tout bien matériel ... Voilà comment pourrait se résumer la longue existence d’Albert Cossery, mais ce serait sans compter avec l’indélébile empreinte que l’écrivain égyptien a laissée dans la littérature française, dans le monde des lettres en général et à Saint-Germain-des-Prés, en particulier.
Né au Caire en 1913, l’écrivain égyptien arrive à Paris en 1947, choisit le quartier de Saint-Germain-des-Prés, lieu de loisir et de liberté, où se rencontrent écrivains, musiciens et artistes. Il élit domicile à l’hôtel La Louisiane, fréquente Les Deux Magots, le Flore et la Brasserie Lipp. Marginal discret, d’une élégance irréprochable, déambulant du boulevard Saint-Germain au jardin du Luxembourg, Monsieur Albert a profondément marqué tous ceux qui l’ont lu et rencontré.