par Emmanuel Schwartz, conservateur en chef du patrimoine à l’École nationale des beaux-arts.
Pierre de l'Estoile, né rue de Tournon en 1546, mourut dans sa maison de la rue des Grands-Augustins en 1611. Il était voisin des princes et prélats Ligueurs qui voulurent prendre le pouvoir par la terreur. Ses Mémoires-Journaux, ses "baguenauderies" (notations décousues) offrent une chronique précise et personnelle de Paris, en particulier de la paroisse Saint-André-des-Arts, entre 1574 et 1611. L'Estoile, nourri des Essais de Montaigne, partisan d'Henri IV, fut un représentant de cette classe nouvelle d'officiers royaux, lettrés et juristes, qui affirma la notion d'État au milieu des massacres, en pleine guerre civile.