par Noëlle Roy, conservatrice du musée Valentin-Haüy, responsable de la bibliothèque patrimoniale Valentin-Haüy
La prise en charge de la cécité est précoce en France : fondation vers 1260 de l’hospice des Quinze-Vingts pour les aveugles, ouverture en 1785 d’une école dirigée par Valentin Haüy, conceptualisation entre 1821 et 1825 d’un codage tactile de l’écriture par Louis Braille. Le musée Valentin-Haüy, lorsqu’il est fondé en 1886, a pour ambition de montrer comment le braille transforme la vie des personnes privées de vue.
Depuis deux siècles, les progrès considérables des technologies, en particulier numériques, ont accru les possibilités de compenser le manque de vision et l’autonomie des personnes déficientes visuelles. Parallèlement, une approche renouvelée de l'histoire de la cécité et des aveugles s’attache à récuser le modèle déficitaire du handicap et à promouvoir un point de vue positif sur la différence.